Plus qu’une simple devise, “l’humain au cœur de la juste dose de technologie” illustre la vision qui porte la conception et la mise en œuvre de chaque action par AgroSfer. Cette approche a été élaborée au fil de nos expériences dans la digitalisation de l’agriculture en Afrique.
Introduire des technologies et plus particulièrement le numérique et le digital dans le monde agricole est un enjeu crucial de transformation des agricultures d’aujourd’hui vers celles de demain. Sur le chemin de la réalisation de cette transformation s’impose une autre transformation, celle des hommes, des processus et des habitudes.
Si toutes les transformations digitales sont des chantiers de conduite du changement, pour celles intervenant dans les environnements moins familiarisés aux technologies, l’aspect humain a un poids très important comparé à la technologie.
L’humain d’abord…
Le monde agricole africain n’est pas familier avec la technologie en général et le digital en particulier. Pour transformer l’agriculture africaine, il est indispensable de comprendre au-delà des constats superficiels ou évidents et, d’approfondir notre connaissance des réalités des spécifiques des acteurs. Cette démarche doit ensuite être répétée à chaque étape.
L’agriculture ne peut en réalité pas être appréhendée comme un univers homogène et uniforme où les enseignements collectés en observant un cas peuvent être généralisés à l’ensemble. Il est difficile de proposer des solutions génériques ou de reproduire telle quelle l’expérience d’un autre continent, d’un autre pays, ni même d’une autre filière. Outre les grandes problématiques classiques (accès aux intrants, au financement, au marché, à l’énergie, etc.), chaque filière et les acteurs qui composent leur chaîne de valeur, a ses propres réalités. Ainsi, les besoins d’accès au marché pour un producteur dans le maraîchage ne prennent pas la même forme que ces mêmes besoins pour un producteur de riz ou un producteur d’ananas ; la transformation de l’ananas fait face à des réalités qui sont loin des réalités de la transformation dans la filière maïs par exemple.
Une fois cette leçon apprise, notre approche des problématiques de chaque filière, de chaque rôle, est de comprendre et d’apporter des solutions par cercles concentriques. Au cœur des filières, au cœur des rôles, il y a des producteurs, des ouvriers agricoles, des transformateurs, des techniciens, des conseillers agricoles, etc. Nous prenons donc le temps de :
…La technologie en facilitateur
Notre ambition est de transformer progressivement, efficacement et durablement les agricultures africaines en une meilleure version d’elles-mêmes. Dans cette transformation, la technologie n’est pas au cœur de l’approche. Elle est un atout, une facilité qui est mise au service, quand c’est nécessaire ou pertinent, de la résolution d’une problématique, de la création d’une valeur ajoutée.
La question serait alors, quand faisons-nous intervenir la technologie ?
Quand elle est pertinente ; quand les coûts de sa mise en œuvre sont cohérents avec les bénéfices visés et les problématiques résolues.
Nous pensons que la pertinence doit s’évaluer en prenant en compte, les différentes technologies disponibles pour résoudre la problématique, l’environnement dans lequel l’éventuelle solution doit être implantée. Il n’est pas rare de voir fleurir ici et là, des expérimentations où des technologies surdimensionnées sont mises en œuvre pour résoudre des problématiques dont la sensibilité, la complexité ni l’environnement ne sont pas en cohérence avec les moyens déplacés.
Pour ce qui est des coûts de mise en œuvre de la technologie, plusieurs angles sont analysés. Le coût financier direct d’acquisition de la technologie ; il découle souvent directement de l’arbitrage sur le choix de la technologie pertinente. Si de nos jours, de plus en plus de technologies digitales sont abordables (au regard du contexte économique africain), certaines technologies (de pointe) restent difficilement accessibles et implémentables dans un modèle économique stable et durable sans apports exogènes. Les services USSD, les applications mobiles ou web simples sont plus abordables que les solutions lourdes à base d’IA, de blockchain, etc. Nous estimons que ces technologies, à part l’effet « sexy » associés à leur nom ne sont peut-être pas encore adaptables dans beaucoup de cas pour des usages à l’échelle africaine ; les expérimentations de drones pour l’épandage par exemple auront du mal à trouver un modèle pérenne. Nous reviendrons plus en détails sur cette problématique dans un autre article.
Outre le coût d’acquisition de la technologie, il y a celui lié à son intégration dans l’écosystème où on la prédestine. Cela comprend notamment la charge de l’acquisition de matériels directs ou indirects (ex. achat d’un smartphone par exemple), le coût de la conduite du changement (vulgarisation, formation, montée en charge progressive, etc.). Ici encore, le choix de la technologie pertinente est un facteur direct car certaines solutions seront plus complexes que d’autres à faire adopter dans une filière ou un rôle donné parce qu’elles peuvent générer plus ou moins des changements. L’autre facteur évident qui rejoint la focalisation sur l’humain est de prendre en compte l’appétence au digital des acteurs qui seront des utilisateurs directs, indirects et des bénéficiaires.
En conclusion, …
Chez AgroSfer, “l’humain au cœur de la juste dose de technologie” est une approche frugale centrée d’abord sur l’humain, ses réalités professionnelles, sociales et économiques, et l’ambition de transformer durablement l’agriculture en sa faveur, celle de sa communauté et de l’environnement.
Francis DS. 13/12/2021
Introduire des technologies et plus particulièrement le numérique et le digital dans le monde agricole est un enjeu crucial de transformation des agricultures d’aujourd’hui vers celles de demain. Sur le chemin de la réalisation de cette transformation s’impose une autre transformation, celle des hommes, des processus et des habitudes.
Si toutes les transformations digitales sont des chantiers de conduite du changement, pour celles intervenant dans les environnements moins familiarisés aux technologies, l’aspect humain a un poids très important comparé à la technologie.
L’humain d’abord…
Le monde agricole africain n’est pas familier avec la technologie en général et le digital en particulier. Pour transformer l’agriculture africaine, il est indispensable de comprendre au-delà des constats superficiels ou évidents et, d’approfondir notre connaissance des réalités des spécifiques des acteurs. Cette démarche doit ensuite être répétée à chaque étape.
L’agriculture ne peut en réalité pas être appréhendée comme un univers homogène et uniforme où les enseignements collectés en observant un cas peuvent être généralisés à l’ensemble. Il est difficile de proposer des solutions génériques ou de reproduire telle quelle l’expérience d’un autre continent, d’un autre pays, ni même d’une autre filière. Outre les grandes problématiques classiques (accès aux intrants, au financement, au marché, à l’énergie, etc.), chaque filière et les acteurs qui composent leur chaîne de valeur, a ses propres réalités. Ainsi, les besoins d’accès au marché pour un producteur dans le maraîchage ne prennent pas la même forme que ces mêmes besoins pour un producteur de riz ou un producteur d’ananas ; la transformation de l’ananas fait face à des réalités qui sont loin des réalités de la transformation dans la filière maïs par exemple.
Une fois cette leçon apprise, notre approche des problématiques de chaque filière, de chaque rôle, est de comprendre et d’apporter des solutions par cercles concentriques. Au cœur des filières, au cœur des rôles, il y a des producteurs, des ouvriers agricoles, des transformateurs, des techniciens, des conseillers agricoles, etc. Nous prenons donc le temps de :
- Comprendre le rôle,
- Comprendre les enjeux et problématiques liés au rôle,
- Identifier les leviers de transformation,
- Elaborer une approche de transformation progressive orientée vers les intérêts immédiats et perceptibles.
…La technologie en facilitateur
Notre ambition est de transformer progressivement, efficacement et durablement les agricultures africaines en une meilleure version d’elles-mêmes. Dans cette transformation, la technologie n’est pas au cœur de l’approche. Elle est un atout, une facilité qui est mise au service, quand c’est nécessaire ou pertinent, de la résolution d’une problématique, de la création d’une valeur ajoutée.
La question serait alors, quand faisons-nous intervenir la technologie ?
Quand elle est pertinente ; quand les coûts de sa mise en œuvre sont cohérents avec les bénéfices visés et les problématiques résolues.
Nous pensons que la pertinence doit s’évaluer en prenant en compte, les différentes technologies disponibles pour résoudre la problématique, l’environnement dans lequel l’éventuelle solution doit être implantée. Il n’est pas rare de voir fleurir ici et là, des expérimentations où des technologies surdimensionnées sont mises en œuvre pour résoudre des problématiques dont la sensibilité, la complexité ni l’environnement ne sont pas en cohérence avec les moyens déplacés.
Pour ce qui est des coûts de mise en œuvre de la technologie, plusieurs angles sont analysés. Le coût financier direct d’acquisition de la technologie ; il découle souvent directement de l’arbitrage sur le choix de la technologie pertinente. Si de nos jours, de plus en plus de technologies digitales sont abordables (au regard du contexte économique africain), certaines technologies (de pointe) restent difficilement accessibles et implémentables dans un modèle économique stable et durable sans apports exogènes. Les services USSD, les applications mobiles ou web simples sont plus abordables que les solutions lourdes à base d’IA, de blockchain, etc. Nous estimons que ces technologies, à part l’effet « sexy » associés à leur nom ne sont peut-être pas encore adaptables dans beaucoup de cas pour des usages à l’échelle africaine ; les expérimentations de drones pour l’épandage par exemple auront du mal à trouver un modèle pérenne. Nous reviendrons plus en détails sur cette problématique dans un autre article.
Outre le coût d’acquisition de la technologie, il y a celui lié à son intégration dans l’écosystème où on la prédestine. Cela comprend notamment la charge de l’acquisition de matériels directs ou indirects (ex. achat d’un smartphone par exemple), le coût de la conduite du changement (vulgarisation, formation, montée en charge progressive, etc.). Ici encore, le choix de la technologie pertinente est un facteur direct car certaines solutions seront plus complexes que d’autres à faire adopter dans une filière ou un rôle donné parce qu’elles peuvent générer plus ou moins des changements. L’autre facteur évident qui rejoint la focalisation sur l’humain est de prendre en compte l’appétence au digital des acteurs qui seront des utilisateurs directs, indirects et des bénéficiaires.
En conclusion, …
Chez AgroSfer, “l’humain au cœur de la juste dose de technologie” est une approche frugale centrée d’abord sur l’humain, ses réalités professionnelles, sociales et économiques, et l’ambition de transformer durablement l’agriculture en sa faveur, celle de sa communauté et de l’environnement.
Francis DS. 13/12/2021